Profession

de Foi

Chères Consœurs, Chers Confrères,

Notre candidature n’est ni l’aboutissement d’une carrière ni un bâton de maréchal. Elle est un acte de foi dans les Valeurs auxquelles nous croyons profondément et que nous défendons collectivement, l’expression d’une fierté dans la fonction que nous occupons – que vous occupez :
– au service de la Justice et de l’Etat de droit.

Dans ces temps chahutés où l’Etat de droit est malmené, la justice rendue dans des conditions dégradées, la voix des avocats doit se faire entendre. Forte et claire.
Elle doit résonner au Palais, à la Chancellerie, et dans la société toute entière pour défendre nos intérêts et ceux de nos clients, le secret professionnel du conseil comme de la défense, œuvrer pour un idéal de justice et dire notre fierté d’exercer cette profession.
Parce que notre profession change, qu’elle est de plus en plus diverse et que celles et ceux qui la représentent doivent être à l’image de cette diversité, nous nous présentons à vos suffrages sous une forme innovante et moderne : le Co-Bâtonnat.

A deux, nous représentons l’ensemble de la profession parisienne, petites ou grosses structures. A deux, nous serons plus forts, nous offrirons davantage de compétences, de disponibilité et d’efficacité pour exercer les attributions régaliennes du Bâtonnier et ses nombreuses autres fonctions de direction au sein de l’Ordre, de la CARPA et de l’EFB.

Avec le Co-Bâtonnat, nous voulons passer de la parité à l’égalité.
• Nous porterons le même titre (Co-Bâtonnier);
• Nous aurons la même rémunération (sans augmentation de l’enveloppe globale);
• Et nous partagerons les responsabilités du bâtonnier sur lesquelles nous nous sommes déjà accordées
(et avons déterminé pour chacune d’entre elles le/la décisionnaire ultime en cas d’absence de consensus).

Le Co-Bâtonnat est pour nous la traduction opérationnelle de notre complicité et de notre complémentarité.
Il est l’aboutissement naturel du modèle Bâtonnier/Vice-Bâtonnier.
Le premier Vice-Bâtonnier de l’histoire – Jean-Yves Le Borgne – considère d’ailleurs lui-même le Co-Bâtonnat comme un Bâtonnat/Vice-Bâtonnat « arrivé à maturité ».
Le concept de Vice-Bâtonnier n’existait pas dans les textes avant de s’être imposé dans les urnes. Il en sera de même pour le Co-Bâtonnat. Aussitôt élus, nous nous attacherons, comme il y a 15 ans, à ce qu’il se traduise rapidement dans les textes.
Notre programme se décline autour de 3 axes : l’éthique, l’humain et l’innovation.

POURQUOI L’ÉTHIQUE ?
Tout d’abord parce que nous voulons être une profession d’influence, écoutée et respectée, et avons besoin pour cela d’être exemplaires pour être crédibles et respectés.
Nous souffrons aujourd’hui d’un déficit de confiance et de crédibilité.
Les magistrats sont davantage intéressés par nos dossiers que par nos explications et ne nous laissent plus plaider.
Les autorités de poursuite pensent que nous utilisons le secret professionnel pour dissimuler les turpitudes de nos clients. Bref, nous ne sommes pas vraiment considérés comme des interlocuteurs crédibles.
Ensuite, les relations entre les avocats entre eux et avec les magistrats se dégradent et les incidents se multiplient sans souvent trouver de véritable solution.
Il incombe au Bâtonnier de protéger ceux qui doivent l’être et nous assumerons pleinement cette responsabilité.
Enfin, les avocats ont également un problème de confiance avec leur Ordre. La perception de beaucoup de confrères n’est pas bonne et le sentiment d’entre soi encore très fort.

Il faut un choc-éthique. Avec nous, Co-Bâtonniers :
Les règles d’éthique de base des profession juridiques et le secret professionnel seront enseignés dès l’Université (ce qui n’est pas le cas actuellement) ;
• Les cours de déontologie à l’EFB seront rénovés et enseignés exclusivement en présentiel (ce qui n’est pas le cas) ;
• Le Règlement intérieur du Barreau de Paris (RIBP) fera l’objet d’une revue complète et les dispositions qui doivent l’être seront clarifiées ou complétées si nécessaire ;
• Nous agirons pour que les audiences dans lesquelles les incidents sont les plus fréquents soient enregistrées aux seules fins de règlement des éventuels incidents ;
Nous simplifierons le signalement des incidents déontologiques et étendrons la ligne d’alerte qui existe en matière de harcèlement, à tous les manquements déontologiques ;
Nous recourrons aux avocats honoraires pour une meilleure efficacité de la réponse déontologique ;
• Pour porter la gouvernance de l’Ordre aux meilleurs standards, nous mettrons en place, sur le modèle de ce qui existe à l’Assemblée nationale, un Déontologue indépendant, doté d’un budget propre et chargé d’établir un rapport annuel, consultable sur demande, visant à proposer d’éventuelles améliorations ;
• Nous organiserons une consultation de tout le barreau sur la question du coût de la campagne au bâtonnat et de l’égalité d’accès à la fonction. Quelle que soit l’issue du scrutin, nous publierons nos comptes de campagne.

POURQUOI L’HUMAIN ?
Parce que la santé est notre bien le plus précieux. La santé et le bien être des avocats seront donc au cœur de notre mandat.
Pour répondre à ces préoccupations majeures nous mettrons en œuvre les mesures suivantes :
L’avocatcare, qui permettra à un avocat, au bord de l’épuisement psychologique ou physique, s’arrêter 3 mois pour faire une pause intellectuelle et soit revenir dans la profession soit la quitter en étant aidé par l’Ordre via les bilans de compétence.
Par ailleurs, pour tenir compte de l’évolution de la société et des situations non couvertes par notre RIN nous modifierons les règles du RIBP pour intégrer des dispositions protectrices pour les avocats aidants, les avocats en longue maladie, mi-temps thérapeutique et complèterons les dispositifs existants en matière de parentalité pour intégrer l’allaitement, des dispositions pour les avocates en processus de PMA. Enfin nous faciliterons les démarches des avocats enceintes via une plateforme d’intelligence artificielle : Materlegal, afin que les consœurs n’aient plus à choisir entre barreau et berceau.
S’agissant de la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle, cet équilibre ne pourra être sauvegardé qu’en repensant les relations humaines avec des formations, notamment en management, en gestion des carrières et en redonnant du sens au caractère libéral de la profession. Un label qualité pourra être décerné aux cabinets éthiques par les services de l’Ordre.

Pour le jeune barreau, nous renforcerons le dispositif du mentorat, préciserons les règles applicables entre l’obtention du CAPA et la prestation de serment, proposerons des outils facilitant le quotidien des collaborateurs et leur futur association ou installation.
Nous aurons à cœur d’être présents aux cotés de tous les avocats et de prôner plus de solidarité, de bien-être et d’humanité dans la profession. L’humanité ne doit pas être uniquement un principe essentiel enseigné à l’école d’avocat, il doit être véritablement incarné.

POURQUOI L’INNOVATION ?
Parce qu’elle est le gage de notre pérennité. Nous voulons que chaque avocate, chaque avocat soit libre d’entreprendre, d’innover, d’exercer son activité avec des outils et moyens dans l’air du temps.
A cette fin, nous poursuivrons les efforts de nos prédécesseurs sur la réduction de la fracture numérique et l’accompagnement des cabinets à la formation et utilisation de l’intelligence artificielle, pour favoriser cette égalité des armes.

Nous voulons promouvoir le droit en France, la place du droit dans la société et la grande famille du droit dont l’une des premières étapes sera de mettre en place un tronc commun de formation, notamment entre les avocats et les magistrats.
Nous voulons par ailleurs assurer une meilleure et plus grande visibilité de l’avocat dans la société en développant le “réflexe avocat“.

Nous souhaitons enfin nous inspirer de régimes fiscaux favorables d’autres professions pour améliorer la trésorerie des cabinets individuels, ainsi que de solutions procédurales innovantes observées à l’étranger pour améliorer le fonctionnement de la Justice.
Parce que le Barreau de Paris est le plus important de France et peut être même du monde. Parce qu’il est riche d’une très grande diversité de parcours et d’expériences : chacune et chacun d’entre vous mérite d’être représenté dans sa spécificité et dans sa
manière d’exercer la profession d’avocat. Parce que nous sommes fiers d’être avocats, nous sollicitons vos suffrages les 10 et 12 décembre prochains !

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